lundi 7 janvier 2008

De l'huile de palme sur le feu! Quelques infos sur l'huile de palme...

Peu connue du grand public, l’huile de palme a investi nos assiettes, nos cosmétiques et maintenant nos carburants. Il paraît nécessaire de s’arrêter sur les dangers que présente la généralisation des cultures de palmiers à huile.
Si les enjeux économiques sont importants, leur coût social et environnemental n’en vaut pas la chandelle.
Plus de 80% de la production mondiale de cette huile végétale se concentre en Asie du Sud Est, essentiellement en Indonésie et en Malaisie. On peut déjà noter l’aberration de ce chiffre : cette plante est originelle des forêts d’Afrique tropicale. Enfin bref… Le Grenelle de l’environnement a fort à faire : les intérêts économiques semblent légitimer le transport de cette denrée plutôt que d’utiliser nos productions locales. Il suffit de retourner son paquet de Prince pour comprendre que l’huile de palme s’est répandue comme une traînée de poudre, au détriment de l’huile de colza par exemple, pourtant plus accessible dans nos contrées tempérées.

Le plus problématique reste la manière dont on procède pour cultiver ce palmier. Chaque année, on remplace des dizaines de milliers d’hectares de forêts tropicales pour planter des millions de ces palmiers, dans le seul intérêt de conserver notre pouvoir d’achat. Chaque année, on parle de catastrophes écologiques lorsque de grandes coopératives agricoles défrichent en mettant tout « naturellement » le feu à la forêt pour créer de vastes percées. Il serait temps de réagir…



Apportons quelques précisions :

L’Indonésie est un pays où l’Etat reste propriétaire du sol. Celui-ci cède pour une durée déterminée l’exploitation de parcelles plus ou moins vastes. Les populations locales, telles que les dayaks, qui vivent en harmonie avec la nature, ne sont jamais concertées. Les grands groupes alimentaires ont tout le loisir d’épuiser les terres arables jusqu’à les rendre impropres à l’agriculture. La forêt, domaine de vie et de ressources pour les dayaks, recule chaque jour…sous l’œil bienveillant de l’Etat qui ne voit que les rentrées d’argent à court terme. Pourtant, les prévisions restent catastrophiques :




  • perte d’une biodiversité exceptionnelle. L’exemple le plus symbolique est la disparition progressive des Orang-outangs, sous la pression humaine. Leur nombre est aujourd’hui estimé à 60000 (dont 55 000 à Bornéo), et continuera de diminuer si on continue de détruire leur milieu naturel.

  • Contrairement à l’idée reçue, les sols tropicaux ne sont pas si riches qu’on le croît. Leur richesse, à défaut de se concentrer dans le sol, se trouve dans le foisonnement de végétaux qui s’élèvent jusqu’à 80 mètres. L’humus est entretenu par la décomposition de la matière organique qui constitue la couche supérieure du sol. Si on enlève la végétation supérieure, l’apport en matière organique est alors perturbé, et les sols s’appauvrissent très rapidement. Encore plus rapidement avec les pluies diluviennes qui lessivent un sol non protégé par la canopée, protection naturelle contre l’érosion. Les groupes qui produisent l’huile de palme ont conscience de cette situation. Ils savent qu’après quelques années de récolte, il faudra défricher ailleurs. Peu importe puisqu’ils ont « loué » le terrain. C’est l’Etat indonésien qui sera confronté au problème de la mise en valeur d’un sol pauvre ou rien ne pousse…

  • Les autochtones voient leur environnement et leur condition de vie se dégrader dans l’indifférence générale. Chaque année, des milliers d’enfants meurent suite à l’inhalation de trop forte quantité de fumée. Il faut savoir que l’an dernier, l’aéroport de Jakarta a dû stopper son trafic pour cause de non visibilité, assez surprenant, cette ville étant éloignée de plusieurs centaines de kilomètres des grandes forêts indonésiennes…

  • Les forêts indonésiennes poussent en partie sur des tourbières qui concentrent la matière organique. En les brûlant, elles rejettent de très fortes quantités de CO2 (d’où les fumées) qui contribuent à l’aggravation du réchauffement climatique. Si on prend en compte les feux de forêts, l’Indonésie grimpe sur le podium des pays les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre…déjà que Greenpeace a élu en 2007 ce pays « champion du monde de la déforestation»…

Et aujourd’hui, on veut élargir l’utilisation de l’huile de palme pour les biocarburants, sous prétexte de protéger la nature…

Alors si comme moi, cette situation vous exaspère, si vous ne supportez plus de cautionner de tels agissements, si vous pensez que ce mercantilisme n’a aucun droit sur cet environnement fascinant, si vous pensez qu’il n’est pas trop tard et qu’il est important de sauvez les millions d’hectares de forêts indonésiennes encore préservés (le dernier grand sanctuaire de forêt vierge en Asie) n’achetez plus de produits à base d’huile de palme !!! Vérifiez sur les étiquettes quelle matière grasse végétale a été utilisée pour confectionner vos goûters, vos sucreries, vos chips, vos shampoings et gels douche…. Parlez en autour de vous et consulter les sites qui évoquent ce sujet.

Pour les Orang-outangs, merci d’avance…



Mots clés: déforestation, huile de palme, orang-outangs en danger, palmier à huile.

en savoir plus: http://www.futura-sciences.com/fr/sinformer/actualites/news/t/developpement-durable-1/d/huile-de-palme-on-marche-sur-la-tete_13871/

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Moi qui adore les biscuits "Prince" et les animaux, que me reste t-il à faire?
- arrêter de manger mes gateaux préférés
- ou faire pression sur LU pour qu'il remplace l'huile de palme par l'huile de colza?
......je crois que je vais foutre la pression!!!

Anonyme a dit…

Mais pour mettre la pression, ne faut-il pas arrêtez de manger tes gateaux préférés???