mercredi 16 janvier 2008

Quand la science s'invite dans nos assiettes...

L'agence américaine des produits alimentaires et des médicaments (Food and Drug Administration - FDA) a autorisé la commercialisation de la viande issue d'animaux clonés. Selon le FDA, la viande issue de bœufs, porcs et moutons clonés ne présentaient aucun danger pour la santé des consommateurs. Le rapport stipule que la qualité entre une "viande génétiquement modifiée" et celle que nous mangeons aujourd'hui est, du fait d’une composition identique, similaire et donc présente les mêmes risques ou plutôt la même sécurité.

Je ne remets pas en cause les conclusions de ce rapport, qui fait suite de plusieurs années de recherche par des scientifiques (je veux croire que les grands groupes de l'industrie agroalimentaire n'ont pas exercé une pression de tout instant, je sais je suis bien naïf...). Ma connaissance en biologie se limitant à ce qu'on nous enseigne au lycée, il me serait difficile d'affirmer le contraire.
J'ai quand même un avis sur la question et vu le peu de considération que j'accorde à cette agence... Et oui, comment avoir confiance dans un organisme qui entretient l'obésité des américains à un niveau tellement élevé que l'espérance de vie devrait connaître un sacré coup lorsque la première génération du "consommez à volonté" commencera à voir apparaître ses premiers cheveux blancs? (Heureusement qu'ils n'ont pas le même système de sécurité sociale que nous...car il faudrait inventer une nouvelle unité de mesure pour chiffrer le déficit).

En revanche, le côté éthique est une fois de plus balayé par les enjeux économiques. Car avant de se poser la question de la sécurité alimentaire, posons une question bien plus essentielle: avons-nous besoin de jouer avec la vie de la sorte? Ma réponse ne fait aucun doute! Selon l'ONU, la production alimentaire permettrait de nourrir près de 12 milliards d'être humains, soit deux fois plus qu'il en existe. Donc pas la peine de vouloir accroître nos rendements avec ce genre de solutions irresponsables, répartissons un peu mieux ce que nous consommons car aujourd'hui, alors qu'un nombre toujours plus grand de personnes souffrent d'obésité, d'autres meurent de faim dans l'indifférence générale...on pourrait parler ici de non assistance à personne en danger, non?
Ainsi, l'animal que nous mangeons est un simple produit de consommation. Il a un cerveau, un cœur mais non nous ne voyons en lui que la tendresse de ses muscles. Pas une fois, nous prenons en compte le fait qu’il s’agisse d’un être qui vit. D'ailleurs, c'est bien une fois mort qu'il nous intéresse, quand il sera "mature" à être consommé. Même si on parle ici d'animaux, je trouve cela totalement inhumain, ou plutôt totalement indigne du comportement que l'être humain devrait adopter.


Dans ces conditions, comment faire comprendre aux gens qu'il est préférable de manger de la viande d'animaux élevés dans un champ plutôt que celle d'élevage intensif qualifié de viande industrielle. Cette viande participe abondamment au réchauffement climatique. Sachez qu'en France, plus de 70% de la production de céréales avait pour but de nourrir le bétail. Une vache, ça mange beaucoup, et ça boit aussi. .. Quand j'entends parler en été de pénurie d'eau et que les ménages ne consomment que 10% de ce qu'on pompe (le reste, c'est pour l'industrie et surtout l'agriculture!), ça me fait doucement sourire.
Par exemple, la culture du soja qui pose problème en Amazonie ne sert pas à nourrir les brésiliens qui n'auraient pas encore mangé le soir venu. Non, elle est destinée à nourrir nos vaches, nos poules et j'en passe...


Sachez aussi qu'au cours de sa vie. Le bœuf rejette une quantité très importante de méthane dans l'atmosphère. Alors réduisons la quantité de viande que nous consommons, notre santé ne s’en trouvera que meilleure et notre participation au réchauffement climatique sera moindre.


Notre monde n'est peut-être pas sérieux. Il ne tient qu'à nous de faire en sorte qu'il le devienne.

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